Thursday, February 4, 2016

La démarche artistique

Il m'a été assez difficile d'écrire cette démarche surtout dans un court texte compréhensible. J'ai assez tendance à me perdre dans des explications et des justifications interminables. Donc ce texte, il a été écrit, effacé, modifié, réécrit et j'en passe. Je pense avoir été capable de l'épurer pour finalement vous offrir une version finale de mon processus créatif, dont même moi j'ai de la difficulté à suivre parfois.

­­­Ma démarche artistique est marquée par le mouvement. Je n’ai pas suivi un parcours très linéaire en termes de progression dans ma pratique. La poursuite de formations dans différents domaines reliés à l’art, m’a permis d’explorer d’autres médiums et sujets qui ne sont pas traditionnellement reliés avec la bande dessinée. C’est seulement vers le milieu de mon cheminement dans le baccalauréat en art et design, avec une concentration en bande dessinée, que mon identité visuelle a commencé à se définir un peu plus. Au départ, ma facture graphique entrait dans le semi-réalisme. Mes personnages se retrouvaient  avec des silhouettes  sveltes et beaucoup de détails. Et puis j’ai appris à épurer mon dessin et j’ai décidé de jouer avec les proportions des personnages. J’ai expérimenté et explorer longtemps avant de développer un système qui me plaît et dans lequel je tire une satisfaction à dessiner, des personnages avec de grands yeux et une grosse tête arrondie. Étant intéressée par diverses formes d’expression visuelle, j’ai une fascination pour le  « kitsch », l’art commercial des années 60-70 (les toiles de velours, Margaret Keane), les affiches psychédéliques, etc. D’autres peintres du mouvement des grands yeux (Angelina Wrona, Jasmine Becket-Griffith, Junko Mizuno), des poupées japonaises (Pullip, Blythe), les « shôjô manga » et dessins animés japonais  des années 60 à 80 (Astro Boy, Mini fée, Lady Oscar, etc.) m’ont aussi influencée. Cela m’a poussé à travailler en couleur, j’ai hésité entre l’application directe et celle à l’ordinateur, mais cette dernière bien que rapprochant des dessins animés, rendait mon dessin statique et moins vivant. Étant plus à l’aise à travailler à la main, j’ai développé un système d’encrage et de couleur en les exécutants sur une reproduction grandeur nature de la planche originale.  Je me suis aussi questionnée sur le genre de récit que j’ai envie de produire. Ce style est versatile, mais peut facilement être associée à un jeune public, ce qui n’est pas mon lectorat ciblé pour le moment. Je trouve intéressant d’opposer ce genre d’esthétique mignonne avec des sujets plus sérieux. J’aime écrire sur le monde que je connais, les choses du quotidiens (livre, film, musique, objet, habitude), les souvenirs et les enjeux actuels de notre société, m’inspirent beaucoup. Toutefois, sans tomber dans l’autobiographie, je les mets en contexte dans des récits fictifs qui se déroulent dans une période contemporaine. Je pense qu’écrire à propos de ce qui est familier et dans un contexte pas très éloigné, peut permettre au lecteur de s’identifier aux personnages. Par contre, il est parfois difficile en tant qu’auteur de prendre de la distance par rapport au récit. En ce moment j’écris sur ce moment particulier de la fin du secondaire avant l’entrée dans l’âge adulte qui, je pense, représente bien l’incertitude et l’appréhension actuelle de la société actuelle, dans ce monde au mode de vie accéléré. Pour ce qui est de ma production en ce moment, je crois qu’elle s’inscrit dans le courant des récits autobiographiques et tranches de vie que l’on retrouve dans la bande dessinée d’auteur au Québec. Je pense que le style d’un auteur est toujours en évolution et bien qu’ayant trouvé ma facture visuelle, je vais continuer à explorer pour l’améliorer et la pousser plus loin.

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